Voyager à l’international n’est jamais simple.

Le 5 octobre 2022 – En septembre, j’ai eu l’occasion de voyager à l’étranger pour la première fois à titre de déléguée de Semences Canada. Je me suis rendue à Punta del Este, en Uruguay, pour le congrès de la Seed American Association (SAA), une organisation qui défend les intérêts de l’industrie des semences dans les Amériques. Semences Canada est membre de la SAA et siège à son conseil d’administration.

C’était la première fois que j’allais dans l’hémisphère sud et, malgré toute ma planification, me rendre en Uruguay n’a pas été de tout repos. Avant de partir, j’avais fait mon gros possible pour m’assurer que mes vaccins étaient à jour, même s’il était difficile de savoir exactement lesquels étaient nécessaires, et mes dossiers étaient un fouillis de bouts de papier et de listes électroniques modernes. Évidemment, j’avais besoin d’une preuve de vaccination contre la COVID-19 pour entrer aux États-Unis et en Uruguay, mais allez savoir quels documents allaient être acceptés. Alors, j’ai tout apporté : les papiers de la pharmacie, le code QR du ministère de la Santé de l’Alberta, tous mes dossiers écrits et numériques.

À mon arrivée à Houston, j’ai appris que mon vol pour Buenos Aires avait été annulé en raison de problèmes de maintenance et reporté au lendemain matin. Il me fallait donc coucher une nuit à Houston et puis, comme je ne pouvais pas trouver de vol entre l’Argentine et l’Uruguay avant le lendemain, il me fallait aussi ajouter une nuit à Buenos Aires, ce que je n’avais pas prévu. En tant que Canadienne, je fais de mon mieux pour maîtriser le français et l’anglais, mais mon espagnol no es bueno, ce qui n’a pas facilité les choses.

À quoi peut donc servir ce pleurnichage à part m’attirer un peu de sympathie?

Le transport international des personnes et des marchandises est rarement simple. Malheureusement, mondialisation oblige, l’industrie des semences ne peut s’en dispenser. Au Canada, on compte sur les pépinières de contre-saison des régions du sud pour accélérer la constitution des générations et des réserves de semences. Les semences doivent descendre dans le sud, puis remonter au nord. Bon nombre de nos cultures ne se prêtent pas du tout à la production de semences, alors le Canada dépend des importations. Une fois qu’une plante est cultivée, nous devons également nous assurer qu’une variété ou un traitement de semences donné est approuvé pour l’importation dans ce marché.

La conversation à Punta del Este a beaucoup porté sur la nécessité et les avantages de l’harmonisation des pratiques entre les pays. Les exigences phytosanitaires diffèrent d’un État à l’autre et évoluent périodiquement. Lors de réunions parallèles avec Servicio Agrícola y Ganadero (SAG), organisme national chargé de la protection des végétaux au Chili, nous avons discuté de questions phytosanitaires et des inspections de la production canadienne de canola de contre-saison. Même si les différences entre les procédures peuvent s’avérer frustrantes, il ressort de cette réunion – mais aussi des séances plénières – que le désir de collaborer, de coopérer et d’harmoniser est fort. Des réunions comme le congrès de la SAA et d’associations nationales du commerce des semences offrent des tribunes pour ces discussions et, espérons-le, déboucheront sur des relations plus solides à l’avenir.

L’harmonisation des politiques et des règlements sur l’innovation en matière de sélection végétale était un autre des dossiers chauds à l’ordre du jour de la SAA. Sauf quelques exceptions comme le Pérou, l’Amérique du Sud est généralement progressiste dans son adoption des technologies génétiques, à l’instar du Canada. Cependant, les référendums tenus dernièrement au Chili en vue de modifier la législation du pays et l’acceptation de la biotechnologie auraient pu entraver notablement le commerce canadien des semences. Les directives récentes de Santé Canada sur les cultures issues de l’édition génomique, ainsi que l’orientation proposée par l’Agence canadienne d’inspection des aliments, ont été vues comme des politiques progressistes vers lesquelles d’autres pays devraient tendre. Si l’harmonisation est raisonnable dans les Amériques, on ne peut pas en dire autant du reste du monde, et il y a encore beaucoup à faire.      

Le congrès de la SAA s’est conclu par une discussion sur un sujet qui semble à l’ordre du jour de toutes les conférences agricoles, peu importe où elles ont lieu, c’est-à-dire la durabilité. Cette discussion sur la durabilité a porté non seulement sur la contribution des semences et des technologies connexes à la santé des sols, à l’atténuation des changements climatiques et à l’adaptation, mais aussi sur le rôle du secteur des semences dans l’utilisation responsable des ressources (terre, eau, personnes, etc.) aux fins de la production. Si ce n’est pas déjà le cas, la durabilité pourrait devenir un autre des paramètres qui permettent – ou entravent – le mouvement des semences sur le marché mondial.

J’ai bien l’intention de poursuivre ces conversations à l’international avec les acteurs du secteur des semences, en espérant toutefois qu’il y aura moins d’entraves à mes prochains déplacements.

Auteur: Lauren Comin, Gestionnaire des affaires réglementaires

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Semences Canada est le principal porte-parole du secteur des semences au Canada. L’organisme représente les analystes de semences, les obtenteurs, les distributeurs, les transformateurs, les producteurs de semences et d’autres intervenants du secteur, d’un océan à l’autre. La semence est le lien vital dans la chaîne de valeur Agricole; l’industrie contribue à l’économie à hauteur de 6 milliards de dollars, emploie plus de 63 000 Canadiens et exporte pour plus de 700 millions de dollars par année.

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