Pleins feux sur la durabilité dans le secteur des semences à l’échelle internationale

J’ai eu l’occasion d’assister pour la première fois aux réunions préliminaires des groupes de coordination de la Fédération internationale des semences (ISF) au début de novembre. Les réunions avaient lieu à Rome, en Italie, et pas seulement à cause des nombreuses gelaterias de la ville (même si j’avoue qu’elles ont aiguisé mon envie d’assister aux rencontres). Outre le gelato, les pâtes et le pape, on trouve à Rome le siège de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. Et, le matin de la réunion du groupe de coordination de l’ISF sur l’environnement, l’éthique et la responsabilité sociale, nous avons pu assister à la cérémonie d’ouverture de la première conférence mondiale de la FAO sur la production végétale durable. Le secrétaire général de l’ISF, Michael Keller, a prononcé l’un des discours programmes de la matinée, dans lequel il mettait en relief l’importance des semences.

La question de la durabilité a deux volets. Le premier est un message très positif que nous devons nous préparer à communiquer. Comme l’a mentionné M. Keller dans son discours, les semences sont le point de départ de la marche vers la durabilité. La génétique, livrée sous forme de graine, peut nous aider d’une part à nous adapter à l’évolution de l’environnement et d’autre part à atténuer les changements à venir. Grâce aux méthodes de développement et de commercialisation des semences, les agriculteurs canadiens ont accès chaque année à de nouvelles variétés adaptées aux conditions de croissance d’aujourd’hui. Les scientifiques peuvent accéder au génome de la plante et optimiser les caractères présents, par exemple l’efficacité de l’utilisation de l’azote, l’architecture des racines, la capacité de photosynthèse et la tolérance à la sécheresse. Et des innovations en matière de sélection végétale nous donneront encore plus de pouvoir. En se servant de la modélisation des ravageurs et du climat, les scientifiques peuvent adapter la génétique des plantes afin de leur conférer la capacité de résister aux stress biotiques et abiotiques prévus, voire de bien pousser dans ces conditions. À l’aide des nouvelles technologies de sélection, on pourrait produire des récoltes plus abondantes et de meilleure qualité, plus rapidement, et ce, avec une empreinte écologique équivalente ou moindre. Toutefois, comme le signale un nouveau rapport spécial de la Banque Royale du Canada, les exigences réglementaires peuvent faire obstacle au déploiement de l’innovation génétique. Il faut permettre aux développeurs d’utiliser les innovations et aux agriculteurs d’y avoir accès.

Le second volet de la question de la durabilité des semences exigera plus d’efforts et l’adoption de nouvelles pratiques exemplaires. À l’instar de la production de cultures, la production de semences contribue aux émissions. Le secteur des semences doit s’intéresser aux nouvelles pratiques de production qui naissent de la quête actuelle de durabilité, et il doit emboîter le pas. L’utilisation des terres, l’utilisation de l’eau et la main-d’œuvre devront toutes être optimisées pour limiter le plus possible les impacts négatifs sur la société et l’environnement. Une production de semences durable sera essentielle à un système de production agricole durable, dans le cadre du cycle de vie d’un produit fini.

Les projecteurs demeurent braqués sur la durabilité dans notre secteur. En fait, au moment d’écrire ces lignes, l’ISF représente le secteur des semences à la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques #COP27, au Caire, en Égypte. Les semences ne sont évidemment pas une solution miracle : les innovations sur ce plan ne garantissent pas l’atteinte de tous nos objectifs mondiaux. En revanche, je vous garantis que le secteur a un bon message à livrer et qu’il aura de nombreuses occasions de contribuer. 

Envie de creuser la question?

 

Autrice : Lauren Comin, gestionnaire des affaires réglementaires, Semences Canada

__

Semences Canada est le principal porte-parole du secteur des semences au Canada. L’organisme représente les analystes de semences, les obtenteurs, les distributeurs, les transformateurs, les producteurs de semences et d’autres intervenants du secteur, d’un océan à l’autre. La semence est le lien vital dans la chaîne de valeur Agricole; l’industrie contribue à l’économie à hauteur de 6 milliards de dollars, emploie plus de 63 000 Canadiens et exporte pour plus de 700 millions de dollars par année.

Demandes des médias :

Lise Newton
lnewton@seeds-canada.ca
343-777-3867